Technique de peinture surprenante

 Hier, mardi  j'ai suivi ma bimensuelle leçon de peinture avec le maître Roland Palmaerts : passionnant,   étonnant, surprenant.

Les élèves ont pu choisir leur sujet, et à l'unanimité nous avons choisi, une scène de nuit. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile.

Roland nous a expliqué, que nous allions réaliser, l'aquarelle "à l'envers", c'est à dire, commencer par les couleurs sombres,(mais des teintures)  et terminer par les couleur diluées et claires lors de la finition. SURPRENANT et inattendu !

Il nous a rappelé pour la xi ème fois sa technique de prédilection et ce qui rend son style si particulier et original : à l'aide d'un pinceau plat légèrement biseauté de format 1 pouce et demi,(Windsor & Newton) il prélève plusieurs couleurs(en commençant toujours par la plus claire) du côté effilé du pinceau, utilise celui-ci debout et non couché, et dépose la couleur sur le papier en formant les formes souhaitées, pour suggérer des architectures, ou des fleurs et végétaux, ou tout ce qui est  inspiré par sa créativité et surtout sa grande imagination ...

La façon dont ont tourne le pinceau (pointe vers le bas, ou pointe vers le haut) crée des formes suggérées en positif ou en négatif.

Cette technique requiert de beaucoup de dextérité du poignet pour tourner le pinceau sans quitter le papier, pour donner la forme voulue, mais aussi de beaucoup d'entraînement. (ce que moi je n'ai pas).

Le bon truc c'est également de prélever la bonne quantité d'eau : trop : les différentes couleurs montent dans l'outil, se mélangent, cela coule et vous manquez l'effet souhaité.

trop peu : la couleur ne se dilue pas, vous n'obtenez pas le dégradé voulu, et vous n'arrivez pas au bout de votre forme ou dessin au pinceau.

Durant l'avant dernière leçon je n'y arrivait pas. Comme j'ai l'habitude de noter les instructions durant les leçons, j'ai profité du passage de Roland auprès de chaque élève pour lui redemander le secret de sa technique. Il a pris mon petit cahier d'écolier, de quelques coups de pinceau et à l'envers pour que je comprenne bien, il m'a fait la démonstration de sa technique, voilà ce que cela donne :

 

un petit dessin vaut mieux qu'un long discourt, et je suis très heureuse de vous présenter une oeuvre originale et unique de Roland Palmaerts.

En fait Roland n'utilise que trois pinceaux : le fameux pinceaux plat  et biseauté d'un pouce et demi,(Windsor et Newton)je vais l'appeler le Windsor pour plus de facilité,un spalter je vais dire de 5 cm de large, et un traînard pour les détails. Le spalter est utilisé de la même façon que que le Windsor, c'est à dire sur sa tranche et non à plat, en prélevant différentes couleur sur une de ses pointes, vous réalisez des dégradés surprenants d'autant de couleurs que vous voulez, et quand vous l'appliquez sur le papier, vous obtenez d'un coté tout le panel de vos couleurs prélevées qui se dégradent en douceur l'une dans l'autre pour arriver au blanc du papier.

Le pinceau simplement posé verticalement sur le papier sur sa tranche vous donnera une ligne de la largeur de votre outil et  de toutes les couleurs prélevée.(très pratique pour représenter des fenêtres) Déposez la partie effilée de votre pinceau et vous aurez un point.

Dans un article précédent je vous ai parlé de cassettes VHS et DVD que j'avais récemment achetées, j'en ai visionné certaines, dont celles de Roland Palmaerts évidemment. Il y explique sa fameuse technique exactement comme aux cours, ainsi que sa façon de peindre en positif et en négatif. Cette manière de peindre est valable également pour l'acrylique et l'huile.

Pour en revenir au cours d'hier, nous avons d'abord placé le décors, c'est à dire des fantaisies architecturales, en positif et en négatif.

Chaque intervention étant un exercice, je me demandais où il voulait en venir.

Les silhouettes ont donc été posées en couleurs foncées (des teintures), le tout bien sec, les blancs ont été remouillés(autour des architectures) en haut et en bas du tableau, et nous avons appliqué quelques "ronds " en faisant tourner le Windsor trempé dans de la terre de Sienne naturelle puis bleu céruléen en ayant soin de laisser du blanc au centre, puis tourner le pinceau dans l'autre sens pour dégrader et agrandir le cercle de lumière (parce qu'il s'agit d'un halo autour d'un réverbère)

Du bleu cobalt, outremer et phtalo  + un peu de magenta ou rose permanent sont appliqués dans les deux coins supérieurs vers l'intérieur du tableau et dégradés sur le tout en faisant fi des bâtiments déjà existants. Cela dégrade le tout adouci les formes trop foncées qui se diluent comme dans un brouillard nocturne.

Quelques silhouettes, quelques arbres, ouverture de quelques blancs dans les foncés pour donner de la luminosité, ébauche de poteaux d'éclairage et de mobilier urbain, et le tableau est terminé, celui de Roland parce que le mien ??, faudra le finir à la maison (quand?)

Une pure merveille, tout en transparence et en délicatesse.

Si j'arrive à terminer le mien je vous le présenterai, mais ce n'est qu'une très modeste évocation  de la splendeur de celui du Maître... c'est pour cela que je suis ses cours...à bientôt...